Messe du Sixième Dimanche de Pâques du 17 Mai 2020

Messe du Sixième Dimanche de Pâques à la Communauté Catholique Porte Nord de Strasbourg à Mundolsheim le 17 Mai 2020

Messe du Sixième Dimanche de Pâques du 17 Mai 2020

Homélie pour le 6ème dimanche de Pâques 2020

Vous vous souvenez sans doute encore de la belle confidence que Jésus a faite dimanche dernier à ses disciples : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi ! »

Aujourd’hui Jésus continue sur le registre de la confidence et déclare : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : l’Esprit de Vérité… Je ne vous laisserez pas orphelins, je reviens vers vous. »

Cela a dû réconforter les disciples en entendant ces paroles de leur Maître, des paroles dont ils se souviendront au moment où Jésus passera de ce monde à celui de son Père…

Et ce Défenseur que Jésus promet à ses disciples leur permettra d’affronter les persécutions qui les attendent et les crises qu’ils vont traverser.

Pendant tout le temps pascal jusqu’à la Pentecôte, nous lisons en lecture continue les Actes des Apôtres.

C’est comme un pèlerinage aux origines de la vie de l’Eglise avec les premières conversions, la fondation des premières communautés, l’organisation des services et de l’annonce de l’Evangile, les fonctions et les ministères, les difficultés et les premières crises aussi qui se faisaient jour… Et surtout comment l’Esprit Saint était à l’œuvre !

Les crises ont traversé l’Eglise tout au long des vingt derniers siècles jusqu’à aujourd’hui.

Bien sûr les crises sont déstabilisantes, remettent en cause des manières de faire, des certitudes, des conceptions, tout un ordre existant et conduisent à des changements…

Celle que nous venons de vivre sur le plan sanitaire, et qui n’est pas terminée, aura aussi des incidences sur notre vie de demain…

Il y a des crises qui débouchent sur la mort, la destruction, et il y a des crises de croissance qui rendent plus fort, qui font grandir, qui font avancer…

Toute crise peut conduire au déni et au désastre ou s’avérer féconde. Quand elle survient, on peut se replier sur soi, se protéger derrière des murs, se confiner…

Elle peut encore conduire à la violence, se transformer en menace pour les autres, surtout ceux qui dérangent, et en faire des boucs émissaires…

Elle peut aussi devenir adaptation à une situation nouvelle, inspiration, énergie, créativité, ressource…

Sous la conduite de l’Esprit Saint, Saul de Tarse est passé de persécuteur de chrétiens à leur défenseur. Il s’est converti sur le chemin de Damas et il est devenu Paul, l’apôtre des Nations. Il a été lui-même persécuté et a donné sa vie pour le Christ !

L’Eglise connaît aujourd’hui un temps de crise. En Orient, les chrétiens sont persécutés pour leur foi.

En Occident nous connaissons depuis plusieurs décennies une sorte d’exil de l’âme ou d’abandon de la foi chez de nombreux chrétiens marqués par ce que le pape François appelle « les mondanités », la sécularisation.

Il est fini le temps où l’on était chrétien par habitude. Mais cette crise que traverse l’Eglise peut s’avérer féconde, si elle provoque et amène les chrétiens  à rendre compte de leur foi et de leur espérance. « Soyez prêts à tout moment   à présenter une défense devant quiconque vous demande de rendre raison de l’espérance qui est en vous ; mais faites-le avec douceur et respect » dit saint Pierre.

Aujourd’hui comme hier, l’Esprit Saint est à l’œuvre dans le cœur des hommes et des femmes qui prennent le temps de fréquenter le Christ Jésus, d’écouter sa parole, de le prier, de suivre l’enseignement de l’Eglise à travers lequel le Seigneur éclaire les cœurs et les consciences.

Garder la parole du Seigneur, c’est faire comme Marie qui repassait tout ce qui le concernait dans son cœur. Ce fut comme une rumination intérieure de la vie, des enseignements et des miracles de son divin Fils.

Nous n’y arriverons pas sans elle, sans nous mettre à son école ; l’école du chapelet médité. C’est le mois de Marie, profitons-en pour reprendre cette prière si nous l’avons laissé.

 

Le fruit de cette prière avec Marie, c’est la paix que Jésus nous laisse, que Jésus nous donne. Il ne nous la donne pas comme le monde. La paix du monde, c’est : il faut que tout aille bien !

La paix de Jésus nous vient de notre relation personnelle avec lui. Cette paix ne dépend pas des circonstances, elle est la consolation que Dieu nous donne par Marie dans la prière.

Plus nous pénétrons dans le cœur de Jésus et plus nous connaîtrons la véritable paix.

Gardons vivante en nous la Parole du Seigneur et que l’Esprit Saint qui fait toute chose nouvelle, nous permette de trouver des solutions inédites pour cette longue période de déconfinement spirituel et pastoral.

Que joie et ferveur soient les signes qui accompagnent les disciples du Christ aujourd’hui !

Amen.

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