Messe du Quatrième Dimanche de Pâques, Dimanche du Bon Pasteur, du 3 Mai 2020

Messe du Quatrième Dimanche de Pâques à la Communauté Catholique Porte Nord de Strasbourg à Mundolsheim le 03 Mai 2020, Dimanche du Bon Pasteur

Messe du Quatrième Dimanche de Pâques, Dimanche du Bon Pasteur, du 3 Mai 2020

Homélie pour le 4ème dimanche de Pâques 2020

Au-dessus de ma télévision dans mon salon, il y a une représentation du Christ Bon Pasteur qui porte sur ses épaules la brebis qui s’était perdue. C’est une image du Christ que j’aime beaucoup.

Il faut pourtant reconnaître qu’elle ne parle plus beaucoup aujourd’hui, surtout à ceux qui vivent dans des cités urbaines.

Et puis on a longtemps ironisé sur les moutons de Panurge, symbole de stupidité, qu’être comparé à un troupeau docile conduit par un chef détenteur de tout pouvoir et de tout savoir, n’est guère séduisant.

L’image du berger, du pasteur, est pourtant très présente dans la Bible. Elle est d’abord attribuée à Dieu lui-même conduisant son peuple vers les verts pâturages et les eaux tranquilles afin de lui faire reprendre des forces, puis à Moïse, au roi David, bergers d’Israël.

Jésus se présente comme le « vrai berger » qui donne sa vie pour ses brebis. Cette image révèle sa relation avec nous. Il connait ses brebis par leur nom et les brebis écoutent sa voix.

Il dit : « Je suis la porte des brebis ». Savez-vous combien il y a de portes dans votre maison ou appartement ? J’ai compté celles de mon presbytère, il y en a 21 !

Chacune donne sur lieu qui a une fonction différente : cuisine, cave, salle à manger, salle de réunion, bureau, salle de bain, chambre à coucher, grenier…

Nous franchissons certaines portes plusieurs fois par jour, avec toujours le même mouvement : ouvrir, refermer. Certaines portes restent ouvertes en permanence.

La plus importante qui donne accès à toutes les autres portes, c’est la porte d’entrée qui en même temps est aussi porte de sortie !

Dans la première partie de la parabole, Jésus est une « porte de sortie ». Les brebis se trouvent rassemblés dans l’enclos. Le berger, Jésus, les pousse dehors ! Son projet n’est pas de les garder, de nous garder, si j’ose dire, « confinés » dans la bergerie mais de nous conduire au plein air.

Elevés en plein air, peut être une autre manière de dire la mission des chrétiens ! Pour suivre Jésus sur la route des hommes, il faut sortir… Il y a là de nombreuses conséquences pour nos vies : sortir de sa maison, sortir de chez soi (au sens figuré), de ses habitudes, de sa zone de confort… pour vivre la grande aventure de l’annonce de l’Evangile !

Voilà qui me sert de transition pour parler de la Journée de prière pour les vocations. A l’origine on entendait par « prière pour les vocations » l’appel au sacerdoce, à la vie religieuse et missionnaire. Cela a donné naissance au Service des Vocations dans les diocèses.

Mais depuis le Concile de Vatican II, il s’agit plus largement de tous les chrétiens appelés à s’engager au service de leur paroisse, dans les mouvements, les associations, les hôpitaux et même leur lieu de travail pour y proclamer la joie de l’Evangile !

Le témoignage fait vivre l’Eglise, la rend dynamique et rayonnante !

Je ne sais pas si le Pape François fait lui-même son lit, mais il donne un extraordinaire et authentique témoignage évangélique par sa simplicité de vie et son humilité.

De même qu’il est plus éloquent qu’une belle homélie de voir un prêtre faire ses courses, se préparer à manger (quand il le peut !), laver son linge et passer le balai dans son presbytère… Accomplir ces tâches domestiques, c’est déjà se mettre dans les dispositions de celui qui sert à la manière du Christ.

Le sacerdoce n’est pas un ascenseur social ni une bureaucratie divine. C’est un service, rien que cela ! Mais un service irremplaçable car sans lui, l’Eglise ne pourrait survivre.

Voilà pourquoi il est impératif et urgent de prier le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson.

Il y a un grand champ à moissonner, une vigne à vendanger, Dieu appelle maintenant pour sa récolte.

Pour terminer, revenons au Christ Bon Pasteur. Un jour, un artiste avait réalisé une magnifique affiche. On pouvait voir Jésus frapper à la porte.

Mais, chose curieuse, sur la porte il n’y avait ni poignée ni clanche ! S’agissait-il d’un oubli de l’artiste ?

En fait, non ! Il voulait signifier par là qu’il existe des portes qui ne s’ouvrent que de l’intérieur !

Si je n’ai pas de vie intérieure, si je n’ouvre pas la porte de mon cœur au Christ, la rencontre ne sera pas possible. C’est le secret de toute vocation ! Celle du prêtre mais aussi celle du disciple du Christ : prendre soin de notre vie intérieure.

Articuler intérieur et extérieur.

Intérieur : vie relationnelle avec le Christ par la prière, nourrie par les sacrements.

Extérieur : vie missionnaire, envoyé vers les autres, en particulier ceux qui traversent le malheur, ceux qui sont laissés dans la pauvreté et la misère, ouvrir les portes de l’espérance, annoncer une parole qui fait vivre, inventer des gestes qui disent la solidarité, l’amour fraternel, oser bâtir un monde nouveau dans le souffle vivifiant de l’Esprit !

Même masqués, on reconnaîtra les disciples du Seigneur !

Avec le mois de Marie, nous confions également nos espérances à la Vierge Marie, qui, elle-même a remis son avenir entre les mains du Père.

Amen.

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