Eucharistie du 9 Avril 2020, Jeudi Saint

Eucharistie de la Communauté Catholique Porte Nord de Strasbourg à Mundolsheim le 9 Avril 2020, Jeudi Saint

Eucharistie du 9 Avril 2020, Jeudi Saint

Nous vous retransmettons l’eucharistie de ce 9 Avril 2020, Jeudi Saint, concélébrée avec les Pères Joseph Weinling et Eric N’Dah en l’Eglise de Mundolsheim en communion avec la Communauté de Paroisses de la Porte Nord de Strasbourg et l’Eglise universelle.

Restez protégés.

En Union de Prière avec toutes et tous,
Père Gabriel Seyfried

Homélie du Jeudi Saint 2020

Jésus, à genoux et courbé comme un esclave, lave les pieds de ses disciples… Ce geste nous dit l’humilité de Dieu…

Un autre geste et des paroles étonnantes vont encore bouleverser la vie du monde. Pour la première fois retentissent ces mots : « Ceci est mon corps… Ceci est mon sang… Faites ceci en mémoire de moi. »

Vous ne pensiez pas passer un Jeudi saint sans aller à la messe ni communier. Je ne pensais pas non plus célébrer le dernier repas du Seigneur, la Cène, sans assemblée !

C’est une grande épreuve pour nous chrétiens. Puisse-t-elle amplifier en nous la faim et la soif de l’eucharistie.

Privés de nous retrouver physiquement autour de la Table du Christ, essayons malgré tout d’entrer dans ce mystère inouï de « l’amour jusqu’au bout ». Il se matérialise à travers deux gestes : le lavement des pieds et un repas.

D’abord le lavement des pieds. « Quand il leur eut lavé les pieds, il repris son vêtement, se remit à table et leur dit : « Comprenez-vous ce que je viens de faire pour vous ? » Et un peu loin : « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »

Alors que les apôtres s’étaient interrogés pour savoir lequel d’entre eux était le plus grand, le chef, Jésus répond clairement à travers le geste qu’il vient de faire en leur lavant les pieds, que le véritable pouvoir est le service.

Pour le Christ, ce service est allé jusqu’à l’abaissement, jusqu’à la mort, la mort en croix pour nous ; pour nous servir, pour nous sauver.

Désormais le service religieux des évêques, des prêtres et des diacres, n’est service de Dieu que s’il est service de l’homme.

Il en est de même pour tous les baptisés. Tous, nous devons unir nos efforts et nous conduire à la manière du Maître qui « n’est pas venu pour être servi mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Pendant ce temps de quarantaine, nous pouvons déjà nous faire serviteurs les uns des autres à la maison en nous servant les uns aux autres des sourires, de la bonne humeur, et plein de petites attentions prévenantes.  Nous pouvons aussi veiller à rester en contact avec nos proches, nos amis , nos voisins et surtout les personnes les plus fragiles et vulnérables qui se retrouvent seules chez elles ou en maison de retraite. Par un coup de fil, un sms, un mail, une carte envoyée…

L’autre geste dont nous faisons mémoire ce soir, c’est la Cène, le repas du Seigneur, l’eucharistie.

C’est le Seigneur Jésus qui s’engage, qui donne le pain comme étant son corps, la coupe de vin comme étant la coupe de la nouvelle Alliance en son sang.

Séparer le lavement des pieds de la Cène, amènerait à une déviation par rapport à la vision de Jésus.

Les deux gestes s’appellent l’un et l’autre. Ils doivent tous les deux demeurer au cœur de l’Eglise à travers les siècles.

Ces deux derniers gestes de Jésus avant sa mort, constituent son dernier testament.

A travers eux, Jésus révèle une immense tendresse. Il veut être avec ses disciples, il les aime, il veut vivre en eux. Il ne veut pas les dominer. Au contraire, il se fait plus petit qu’eux. Il se laisse manger et prend la place de l’esclave. Il révèle un Dieu qui se cache dans la petitesse.

Le lien entre ces deux gestes peut nous aider à comprendre que, pour se laver les pieds les uns aux autres, pour être humble et aimant comme lui, il faut se nourrir du Corps et du Sang de Jésus et vivre en communion constante avec lui. Sans cette présence de Jésus en soi, il est impossible de vivre une telle pauvreté, une telle petitesse, une telle communion avec nos frères et sœurs.

Ne pouvant communier matériellement au Corps et au Sang du Seigneur en ce Jeudi saint 2020, que notre désir de communier construise notre être intérieur, qu’il nous fasse grandir. Ainsi, peut-être qu’à la fin de cette épreuve nous serons un peu meilleurs que lorsque nous y sommes entrés ! Comme les disciples qui, après avoir médités sur ces dernières heures vécues avec Jésus, étaient sûrement un peu meilleurs qu’avant !

Pour retrouver la vidéo directement sur Facebook :

https://www.facebook.com/CathoPorteNordStrasbourg/videos/861858707662472/

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