26 Avr Messe du Troisième Dimanche de Pâques du 26 Avril 2020
Nous vous retransmettons la célébration du 3ème Dimanche de Pâques, 26 Avril 2020, en l’église de Mundolsheim pour la Communauté de Paroisses de la Porte Nord de Strasbourg et en communion avec l’Eglise universelle.
Restez protégés.
Bon Dimanche à toutes et tous,
Dans la Joie et la Paix de Jésus Christ Ressuscité,
Père Gabriel Seyfried
Homélie pour le troisième Dimanche de Pâques 2020
Deux disciples de Jésus, le cœur lourd, qui marchent vers un village du nom d’Emmaüs. Vivaient-ils dans ce village ? C’est fort probable. En tout cas, on les appelle « les disciples d’Emmaüs ».
Ils sont tristes et mornes parce qu’ils ont perdu celui qui était un peu devenu leur ami. Ils sont un peu déçus aussi parce que Jésus avait fait naître en eux l’espoir de jours meilleurs, libérés de l’occupation romaine.
Et ils marchent, le nez pointé vers le sol, parlant entre eux de ce qui vient d’arriver à leur ami, certainement aussi de leurs craintes et inquiétudes… C’est un peu comme si le temps venait de se figer, l’horizon leur semble bouché !
Avec le confinement, depuis six semaines, le mouvement de la vie a pu sembler s’arrêter aussi : plus personnes dans les écoles, nombre de magasins ont baissé leur rideau, la plupart des entreprises sont à l’arrêt ou tournent au ralenti, les rues sont quasi désertes…
Heureusement les acteurs dans les domaines de la santé et des services de notre vie quotidienne ont conservé de la vitalité dans une vie passablement bouleversée avec le confinement.
Nous sommes faits pour le mouvement, la rencontre avec les autres, l’échange…
Alors même que tout espoir semblait anéanti, qu’il fallait malgré tout que la vie reprenne son cours normal, voilà que Jésus se joint aux deux disciples sur le chemin.
Loin d’abonder dans leur déception ou de tenter de les consoler, Jésus va leur expliquer le sens des événements le concernant qui viennent de se passer à Jérusalem à partir des Ecritures.
Après quoi, il refera le geste de l’eucharistie, la fraction du pain, dans l’auberge d’Emmaüs.
Mais c’est la réflexion des disciples qu’il nous faut retenir en premier : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Ecritures ? »
Cette partie du récit de Luc, nous la vivons lors de chaque eucharistie, au moment de la liturgie de la Parole. Et à chaque fois, le Christ lui-même nous en fait comprendre le sens.
Par la suite, l’invitation des deux disciples arrivés à destination est pleine de délicatesse, un peu comme un ami qu’on garde à diner après une longue conversation : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. »
« Une fois à table avec eux, Jésus prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna. »
C’est l’eucharistie ! Les deux disciples découvrent autrement celui avec qui ils avaient marché et parlé pendant trois ans et qui vient de les accompagner de Jérusalem jusqu’à chez eux. « Leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent. »
Ils sont déplacés dans ce qu’ils croyaient connaître de Jésus, pour un autre Jésus et le même à la fois, mais présent à jamais, c’est-à-dire le Ressuscité.
Aujourd’hui encore, 2000 ans après, l’eucharistie est le lieu où le Ressuscité se fait reconnaître à la fraction du pain par les siens qui sont rassemblés en son nom. Même si la communion ne peut être reçue physiquement en ce moment, le Ressuscité est bien là au milieu de nous ce matin.
Et comme les deux disciples, une fois qu’on a reconnu et accueilli le Christ vivant, on ne peut le garder pour soi-même ; on a envie de le crier au monde !
La communauté fraternelle nous la vivons aujourd’hui en prenant soin les uns des autres, en restant chez nous, malgré les difficultés que cela pose, en applaudissant à 20 h les soignants, les caissières, les chauffeurs, les éboueurs et toutes celles et ceux qui sont en première ligne du combat contre le Covid-19.
Il n’y a pas trente-six moyens de trouver un sens à notre vie et à l’aventure de l’humanité. Il y a la Parole de Dieu, l’eucharistie et la communauté fraternelle sous la forme inhabituelle que nous vivons aujourd’hui.
Puissions-nous avoir nous aussi maintenant le cœur brûlant de le reconnaître et de l’accueillir.
Amen.
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