24 Mai Messe du Septième Dimanche de Pâques du 24 Mai 2020
Nous vous retransmettons la célébration du 7ème Dimanche de Pâques.
Elle a eu lieu le 24 mai 2020, en l’église Notre-Dame du Perpétuel Secours à Mundolsheim pour la Communauté de Paroisses de la Porte Nord de Strasbourg et en communion avec l’Eglise universelle.
Restez protégés.
Bon Dimanche à toutes et tous,
Dans la Joie et la Paix de Jésus Christ Ressuscité,
Père Gabriel Seyfried
Retrouvez la retransmission en direct des célébrations sur Facebook :
https://www.facebook.com/CathoPorteNordStrasbourg/
Toutes les informations paroissiales, vidéos et homélies sont également accessibles dans les actualités du site web : https://cathoportenordstrasbourg.fr/actualites/
Et les vidéos en différé sur la chaîne YouTube de la Communauté Porte Nord de Strasbourg :
https://www.youtube.com/channel/UCL2lFVN5aVJGAwC-hWj-cDg
Homélie pour le 7ème Dimanche de Pâques 2020
Quand Jésus prie, il lève les yeux au ciel ! Sans doute nous est-il déjà arrivé de faire cela sous le coup de l’exaspération !
C’est aussi l’attitude spontanée de l’enfant qui regarde son papa ou sa maman. C’est sa manière d’exprimer sa confiance, son amour envers ses parents.
Mais quand nous prions, nous arrive-t-il, comme Jésus, de lever les yeux au ciel ? Lever les yeux au ciel, c’est tendre vers les réalités d’en haut, c’est regarder vers le Père qui est aux cieux ! C’est lui dire notre confiance, notre amour.
Nous portons alors notre regard au-delà de nos horizons habituels. Nous prenons de la verticalité ! Nous passons en quelque sorte du monde des hommes au monde de Dieu sans pour autant renier le premier.
Rappelons-nous ! « Les pieds sur terre et la tête au ciel ! ». Pas dans les nuages, c’est autre chose, mais au ciel !
Je me souviens lorsque j’étais au Séminaire, quand un séminariste qui avait oublié sa montre demandait l’heure, il s’entendait répondre gentiment : « Il est l’heure d’aimer ! »
Dans l’évangile de ce dimanche, il est question de « l’heure de Jésus ». Sa mort est proche et c’est dans un contexte très particulier, le soir du lavement des pieds et de la sainte Cène, que Jésus livre à ses amis ce qu’on pourrait appeler son testament spirituel.
Son discours porte essentiellement sur l’unité de ses disciples « Soyez un, comme le Père et moi nous sommes un ! ». Malheureusement cette unité a été maintes fois blessée au cours des vingt derniers siècles par les chrétiens eux-mêmes lorsqu’ils oublient le commandement du Seigneur : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres ! »…
Dans sa prière au Père, Jésus fait le bilan de ce qu’il a accompli sous l’impulsion de l’Esprit Saint durant les trois années de sa vie publique.
Sur son visage, le rayonnement d’une infinie reconnaissance : « Je suis venu de toi… je viens vers toi. »
Ce qui est bouleversant, c’est que Jésus nous fait pénétrer à l’intérieur, dans l’intimité de sa relation avec son Père.
C’est cela le mystère : l’Amour divin !
Par lui, avec lui et en lui, nous appartenons au Père. Il prie pour nous. Ayons en nous-même le même amour que celui du Père pour le Fils et du Fils pour le Père.
Nous venons de vivre, et ce n’est sans doute pas terminé, une situation totalement inédite à laquelle nous ne pensions pas devoir nous confronter il y a à peine encore trois mois.
Que va-t-il rester de ces deux mois de confinement total ? De toute cette créativité spontanée, de ces soutiens aux héros qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes jusqu’à l’épuisement, de toute cette générosité et de cette solidarité qui nous ont fait croire pendant un moment que le monde pouvait changer, que nous pouvions vivre autrement en prenant soin de nous et de notre environnement ? Quand on voit les masques de protection qui sont jetés sur la voie publique comme les mégots de cigarette on peut s’interroger !
Et que restera-t-il de nos souffrances car des souffrances il y en a eu beaucoup aussi ! Qui nous aidera à donner sens à nos peines, physiques ou morales ?
Comme chrétiens, nous pouvons voir dans la Passion du Christ un exemple de courage. Nous pouvons reconnaître dans le Dieu torturé, crucifié, celui qui aime tout homme « jusqu’au bout » ; nous pouvons croire que toute « passion » est passage vers la résurrection.
Ce qui n’a pas empêché Jésus, dans son ultime prière au Père de demander : « Père, que ce calice (cette souffrance) s’éloigne de moi ! »
La souffrance nous apprend à nous connaître nous-mêmes, elle nous rend humble et nous contraint à l’abandon dans la foi : « Père, je m’abandonne à toi… ». Ce sont les premières paroles de la prière du bienheureux Charles de Foucauld.
Dans sa prière, Jésus demande à son Père de le glorifier. La « gloire », c’est ce qui donne du poids, ce qui en impose, ce qui appelle à la considération d’autrui : c’est l’honneur, la renommée. Rendre gloire à quelqu’un, c’est reconnaître ses mérites, son importance, sa puissance ou son autorité.
Pour Dieu, il s’agit de sa majesté, sa puissance, l’éclat de sa sainteté. Dieu révèle sa gloire dans la beauté de la création, dans le soutien de son Peuple, dans le salut du monde… « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant », disait saint Irénée de Lyon.
Jésus est le vrai visage de Dieu. Il a montré sa gloire en pardonnant aux pécheurs, en guérissant les malades, en proclamant les Béatitudes, en accomplissant des miracles et des prodiges comme l’eau changée en vin aux noces de Cana, la multiplication des pains pour nourrir toute une foule ou encore la pêche miraculeuse…
La gloire de Jésus ce n’est pas de briller aux yeux du monde mais aux yeux de son Père en accomplissant la mission pour laquelle il a été envoyé : aimer les hommes jusqu’à donner sa vie pour eux ! Aimer jusqu’au pardon.
Et cette gloire du Christ est aussi celle du chrétien. Comme le dit si bien saint Pierre apôtre : « Que personne d’entre vous, en effet, n’ait à souffrir comme meurtrier, voleur, malfaiteur, ou comme agitateur. Mais si c’est comme chrétien, qu’il n’ait pas de honte, et qu’il rende gloire à Dieu pour ce nom-là. »
Ayons toujours présent à l’esprit que nous devons rechercher ce qui fait honneur au nom que nous portons et à nous détourner de ce qui ne lui fait pas honneur, sinon comment le monde pourrait-il croire ?
Cette gloire en tant que disciple de Jésus est déjà garantie par le don de l’Esprit Saint que nous invoquons en ce moment jusqu’à la Pentecôte. C’est lui qui nous apprend à lever les yeux vers le Père, avec confiance et amour.
L’heure de Jésus est venue. Sa mission sur terre se termine. Il peut rejoindre son Père au ciel.
Notre heure est venue aussi. Celle de poursuivre la mission du Christ : « Allez ! De toutes les nations faites des disciples ! Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit. Apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé ! »
Amen.
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