15 Nov Messe du 15 Novembre 2020
Nous vous retransmettons la messe du 33ème Dimanche du temps ordinaire 2020.
La célébration a eu lieu en privé le 15 Novembre 2020 en l’église Notre-Dame du Perpétuel Secours à Mundolsheim pour la Communauté de Paroisses de la Porte Nord de Strasbourg et en communion avec l’Eglise universelle.
Ce 15 Novembre est aussi la 4ème Journée Mondiale des Pauvres instituée par le Pape François, sur le thème « Tends ta main au pauvre » (Siracide 7, 32). Nous pouvons manifester notre solidarité en effectuant un don à Caritas Alsace Réseau Secours Catholique qui a aidé et accompagné 40 500 personnes dont plus de 20 200 enfants dans la région en 2019 (voir https://www.caritas-alsace.org/ ).
Le lien pour faire un don en ligne : https://caritas-alsace.org/don-en-ligne
ou envoyer un chèque par courrier à Caritas Alsace – 5 rue Saint-Léon – 67 000 Strasbourg
Restez protégés.
Bon Dimanche à toutes et tous,
Dans la Joie et la Paix de Jésus Christ Ressuscité,
Père Gabriel Seyfried
Retrouvez la retransmission en direct des célébrations sur Facebook :
https://www.facebook.com/CathoPorteNordStrasbourg/
Toutes les informations paroissiales, vidéos et homélies sont également accessibles dans les actualités du site web : https://cathoportenordstrasbourg.fr/actualites/
Et les vidéos en différé sur la chaîne YouTube de la Communauté Porte Nord de Strasbourg :
https://www.youtube.com/channel/UCL2lFVN5aVJGAwC-hWj-cDg
Homélie pour le 33ème dimanche du Temps Ordinaire 2020
D’ordinaire, lorsqu’on entend cette parabole des talents, on pense tout de suite aux capacités de chacun, aux dons, au savoir-faire qu’il faut faire fructifier.
Et si la parabole nous racontait autre chose ? Quel mal a donc commis le troisième serviteur qui n’avait reçu qu’un seul talent ? Après tout il a rendu a son maître ce qui lui appartenait !
Pourquoi son maître le traite-t-il de « Serviteur mauvais et paresseux » parce qu’il avait caché son talent dans la terre ?
La réponse est sans doute dans ce que dit ce serviteur à son maître : « Seigneur, je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. J’ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre. »
« J’ai eu peur… ». La peur empêche la confiance, la peur fausse la relation non seulement entre l’ouvrier et son patron, mais aussi dans la vie de couple, la vie de famille, entre la société et Etat, dans nos groupes paroissiaux,…
Nous le voyons bien autour de nous, dans notre société aujourd’hui, nous vivons une crise de la confiance !
Difficile d’être dans la confiance lorsque le climat est anxiogène : peur d’attraper ou de transmettre le virus, discours contradictoires des politiques et du monde scientifique… Où est la vérité ?
La peur paralyse, empêche d’agir, pousse au repli sur soi. On pense alors pouvoir s’en protéger en installant des frontières autour du pays dans lequel on vit et des clôtures parfois très hautes autour de nos maisons…
En réalité, nous nous enfermons dans la peur et nous faisons alors connaissance avec la méfiance… Fallait-il fermer la basilique de Nice après les attentats qui y ont été commis ? La réponse est évidemment non !
La parabole des talents nous enseigne qu’il faut oser se lancer, développer ce qu’il y a de meilleur en chacun de nous, croire en soi mais aussi croire en les autres et en Dieu !
Sans la confiance, rien n’est possible ! La confiance est le moteur de tout. On peut bien sûr se tromper, commettre des erreurs, mais toujours la confiance permet d’avancer, de se remettre en selle, de poursuivre ou d’entreprendre de nouveaux projets, bref, la confiance nous maintient connectés à la fois avec le réel de la vie et l’avenir.
Le réel, c’est aussi la situation sanitaire que nous vivons depuis le printemps. Nous constatons beaucoup d’inquiétudes chez certains commerçants qui sont fermés et qui se trouvent économiquement fragilisés.
C’est la saturation dans les hôpitaux avec des personnels soignants qui se dévouent au quotidien pour soigner les malades mais qui sont fatigués, parfois même exténués.
C’est la vie liturgique qui se trouve de nouveau à l’arrêt ou restreinte pour tel ou tel sacrement.
Tout cela malmène notre vie, notre moral et sans doute aussi notre foi.
Mais le réel, c’est aussi tout ce que nous pouvons faire, développer, pendant la crise sanitaire et le confinement pour rester attachés au Christ.
Des chrétiens ont découvert, déjà pendant le premier confinement, des possibilités de liturgie domestique, des moments de prière, de méditation de la Parole de Dieu, en famille, en couple ou même seul devant un coin prière.
Des jeunes se sont initiés à la prière du chapelet ! Des catéchistes sont restés en lien avec leur groupe d’enfants et ont proposé des rencontres à travers les réseaux sociaux.
Chacun peut maintenir des liens et veiller à une bienveillance à travers une écoute téléphonique, par sms ou par mail…
Chacun peut aussi assurer des liens avec des malades ou des personnes âgées, souvent isolées, repérer autour de lui les fragilités et les pauvretés : personnes seules et familles ayant des difficultés économiques, pour les orienter vers le service social de la mairie ou une association caritative comme la Conférence St-Vincent de Paul ou Caritas Alsace-Secours Catholique…
Chacun peut encore se proposer pour faire des courses, conduire à un rendez-vous médical ou administratif quelqu’un de son entourage qui n’a pas de moyen de déplacement, etc.
Dans le contexte actuel, la confiance, s’est de se rendre proches les uns des autres, en respectant bien sûr les gestes barrières, et d’unir nos talents au service des uns et des autres, c’est ainsi que nous pourrons donner le témoignage de la présence du Royaume de Dieu parmi nous.
Et l’avenir ? On pourrait dire que les deux premiers serviteurs de la parabole, en faisant fructifier leurs talents, ont misé sur l’avenir, alors que le troisième serviteur ne l’a pas fait !
Ici je voudrais parler du maître. Qui est-il ? Qu’attend-t-il de ses serviteurs et finalement de nous ?
Il remet à chacun des trois serviteurs une certaine somme : au premier cinq talents, au deuxième deux talents et au troisième un seul talent. Et la parabole précise, c’est important : « à chacun selon ses capacités ». Cela ne correspond pas à la description donnée par le troisième serviteur : « Je savais que tu es un homme dur et exigeant ! ».
Nous avons là affaire à un maître qui connaît ses serviteurs et qui tient compte de leurs capacités. Il ne demande pas la même chose à tout le monde, il ne leur fait pas porter un poids qui serait trop lourd à porter… A chacun selon ses capacités ! Et surtout, il leur accorde la même confiance ! De nouveau la confiance, et c’est sans doute la clé de lecture de cette parabole.
Nous montrer digne de la confiance qui nous est faite et faire preuve de confiance envers les autres. Comment vivons-nous la confiance entre nous chrétiens et avec les autres ?
Alors que certains voudraient vivre leur foi dans un confort douillet, le message de Jésus appelle au contraire toujours plus loin, vers ceux qui cherchent une espérance, vers les lieux où l’Evangile est le plus ignoré ou le plus combattu.
Dieu s’est livré aux hommes. Quelle marque de confiance ! Merveilleuse grandeur de l’homme qui accepte le risque de vivre et d’aimer.
La liberté que nous revendiquons tant, tout en la redoutant parfois, elle est dans la prise de risque pour aimer et servir notre prochain.
Nous avons tous des talents, des aptitudes, ils sont nombreux et variés. Mais certains sont encore cachés. Il dépend de nous de saisir la chance que nous offre Dieu pour recevoir sa joie en retour.
Vivre en chrétien est bien plus qu’avoir une éthique, porter un nom ou accomplir quelques actes de piété pour gagner le ciel ! Il s’agit de permettre à Dieu d’agir à travers nous.
L’avenir, pour ce qui dépend de nous, c’est d’avoir une foi engagée au service de l’Eglise et de la société.
Demandons à l’Esprit Saint qu’il nous aide à faire fructifier les talents que nous avons reçus et rendons grâce pour la confiance que Dieu nous fait !
Amen.
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