Les orgues

L’orgue Gaston Kern de l’église de Mundolsheim

Notre-Dame du Perpétuel Secours

 

Découvrez les sonorités de cet instrument en cliquant sur la flèche du lecteur ci-dessous : 

 

orgue_mundo

            Quelques photos montrant des détails de l’orgue, prises lors de récentes interventions d’entretien

              (cliquez sur les photos pour les afficher)

       

L’orgue Heinrich Koulen de l’église Saint Arbogast de Lampertheim

 

Après la construction de la nouvelle église catholique de Lampertheim (achevée en 1885 sur un terrain offert par un paroissien) les offices étaient accompagnés par un harmonium. Pour l’orgue, on fit faire plusieurs devis : Charles Wetzel (pour in instrument à 1 manuel et pédale avec console indépendante), la maison Voit, et Heinrich Koulen soumissionnèrent. C’est ce dernier qui fut choisi, et posa en novembre 1888 un de ses petits instruments à traction mécanique.

Les seuls tuyaux de Koulen manquants de cet instrument sont la façade, car ils ont été réquisitionnés par les autorités allemandes en mai 1917.

L’instrument a été relevé en 2009 par Hubert Brayé.

Le démontage a permis de mettre en évidence que le buffet, très sombre avant l’intervention, était plus clair à l’origine. Une peinture brune avait été ajoutée sur le vernis clair. M. Poinsot, conservateur des monuments historiques, autorisa ainsi le retour au vernis d’origine. Il fallut aussi procéder à des réparations à la soufflerie.

Les travaux ont été reçus fin septembre 2009 et l’orgue a pu accompagner une première messe la veille de la fête de la Toussaint, avec Robert Pfrimmer aux claviers.

La composition est donc toujours celle d’origine, et cet instrument est resté très authentique, ce qui en fait un témoin précieux de l’époque romantique en Alsace.


  Grand-orgue, 54 n. (C-f »’)
Bourdon 16′ c-f »’
Montre 8′
Flûte majeure 8′
Prestant 4′
Doublette 2′
Grand-jeu 2’2/3
II/I 16′
II/I
  Récit expressif, 54 n. (C-f »’)
Bourdon 8′
Salicional 8′
Voix céleste 8′ c-f »’
Flûte 4′
  Pédale, 27 n. (C-d’)
Soubasse 16′
Octavebasse 8′
I/P
II/P

A noter que le terme « Grand-jeu » désigne ici le Cornet. Mais comme il n’y a pas de rang de tierce (1’3/5), ce terme serait tout aussi usurpé. On trouve donc paradoxalement un « Grand-jeu » dans un orgue sans aucun jeu à anches et sans Cornet… Koulen a construit le même jeu à Mittelhausen l’église protestante de Mittelhausen, mais il a là-bas été modifié depuis. Koulen a sagement appliqué ici tous les principes en vogue dans les années 1880 : la traction reste mécanique, on utilise de plus en plus des sommiers à cônes « pour le souffle » (comme on disait), en raison de la faculté à fournir un débit d’air important (ici à la pédale). La console est bien entendu indépendante (les consoles en fenêtre étaient unanimement rejetées par les organistes), et, pour la mécanique, on est obligé de faire usage de systèmes à équerres, rendant souvent les claviers durs et peu agréables au toucher. C’est ce dernier point technique qui amènera quelques années plus tard l’ensemble des facteurs vers la transmission pneumatique.

Console indépendante face à la nef, à fleur de tribune. L’accouplement I/II 16′ (octaves graves) est désigné « Octav coppel », celui en 8′ simplement « Manual coppel ».

Transmission : mécanique à équerres.

Sommiers : à gravures, sauf pour la pédale, qui dispose d’un sommier à cônes.

     

L’orgue George Wegmann de l’église Saint Lambert de Vendenheim

 



Composition, 1986


Manuel
54 notes

Montre 8′
Bourdon 8′
Salicional 8′
Prestant 4′
Flûte 4′
Doublette 2′
Flageolet 2′
Cornet 1-3 rgs
Basson/Trompette 8′ (B)

Pédale
27 notes

Soubasse 16′
Flûte 8′
Trompette 8′
I/P

Une lettre du curé Martin RAPP raconte l’histoire de l’acquisition de l’orgue Wegmann par les catholiques.

L’église protestante actuelle, qui servait alors d’église mixte comportait un orgue Waltrin / Toussaint qui avait été racheté au Temple Neuf de Strasbourg par les Protestants. Il était donc la propriété de la paroisse protestante. Dans les années 1830, l’instituteur ne sachant pas jouer de l’orgue, le culte catholique se faisait sans orgue.

 A la mort de l’ancien instituteur, son remplaçant, musicien, émit le désir de jouer la Messe de Minuit sur l’orgue des Protestants. Ce lui fut accordé, comme l’office du jour de Noël (mais avec un peu de réticence). Lorsqu’il voulut aussi jouer les vêpres, ce lui fut refusé, et faillit créer un scandale entre les communautés.

Les Catholiques voulurent alors à racheter en partie l’orgue existant, pour avoir le droit de l’utiliser mais ce ne leur fût pas accordé.

Ils pensèrent alors à acheter un nouvel instrument alors que l’église était déjà trop petite.

 Le Préfet intervint, se déplaçant en personne mais aucun accord ne fut trouvé. Les Catholiques se cotisèrent donc, et commandèrent un orgue à Wegmann.

L’orgue neuf de Wegmann, finalement posé en 1839, avait 13 notes à la Pédale. En 1882, Emile WETZEL y fit une réparation. On attribue aussi souvent à Wegmann l’orgue situé dans la localité voisine de Rottesheim.

La construction de l’église catholique est achevée en 1894. L’orgue fut transféré dans la nouvelle église.

Les tuyaux de façade ont été réquisitionnés en mai 1917. Ils ont été remplacés en 1934 par ROETHINGER qui installa aussi un ventilateur électrique.

En 1946, l’orgue avait donc encore sa Console en Fenêtre et sa traction mécanique. Malheureusement, il fut « pneumatisé » par Ernest MUHLEISEN. Il y greffa une Console indépendante et un Récit expressif récupérés sur les orgues KRIESS de l’école Normale d’Obernai. La Pédale fut élargie à 27 notes et fondée sur 16 pieds, avec un Violoncelle 8′ à la place de la Trompette. Les jeux du Manuel ont été répartis sur les deux claviers.

En 1984, Gaston KERN restaura l’instrument de Wegmann, en lui rendant sa mécanique et sa disposition originelles.

L’orgue a été nettoyé et accordé au printemps 2010 par Hubert BRAYE.